We don't have too much time here ▷ nolan.

Assise dans la voiture, les yeux rivés sur sa maison, Sierra n'osait pas rentrer chez elle. Dans la matinée, en partant au travail, elle avait eu le malheurs d'abimer la voiture en se garant comme un pied. En soit ce n'était pas un problème, il n'y avait pas eu mort d'hommes. Mais la vue de la carrosserie dans ce sale état allait faire sortir Aaron de ses gonds. Sa voiture, c'était son bébé en quelque sorte, autant dire qu'elle aurait droit à un savon en bonne et due forme. Femme au volant, mort au tournant qu'il lui sortirait une fois de plus. La demoiselle allait finir par investir dans un vélo, histoire d'éviter ce genre de péripétie inutile qui allait lui valoir une soirée entière de morale. A se demander si, son petit ami n'était pas son père parfois. Oh, cette question revenait souvent à elle. Elle resta là encore un moment et choisit finalement - et courageusement d'en sortir, admirant une dernière fois son chef d'oeuvre. Alors qu'elle allait se diriger vers la porte d'entrée, elle sentit son portable vibrer tandis que 'Nola' apparut sur son écran. Un sourire se dessina sur ses lèvres : comment rattraper une journée aussi merdique. Les messages étaient quasiment toujours les mêmes : se voir. Ce à quoi elle répondit aussitôt un simple "d'accord". C'était aussi un moyen d'éviter de rentrer chez elle de suite. C'est pourquoi elle ne prit même pas cette peine et partit directement à pied vers son lieu de rendez-vous, hâtant le pas de peur qu'il ne la voit s'en aller.

Nolan et elle avaient rendez vous à Point Grove Lighthouse, le phare de la ville. Lieu exotique pour un rendez-vous, certes, mais personne ne se pointait jamais ici ce qui évitait les problèmes. Le chemin qui menait jusqu'à destination était sinueux, mal entretenu et jonché de mauvaises herbes piquantes à souhait. Son New York natal lui manquait dans ces moments là. La seule attaque de plantes possibles là-bas était une feuille tombée d'un arbre, et encore. Mais avec le temps elle s'était faite à cette vie bien plus sauvage. Sierra mit un certain temps avant d'arriver devant. Le vieux gardien ne semblait pas être là, rares étaient les fois de toute manière. Ce vieux fou devait cuver son vin quelque part. Ne sachant pas si elle devait patienter en bas ou grimper à l'assaut de la tour, elle choisit seule la deuxième option, préférant l'attendre en profitant de la vue. Doucement elle poussa la porte, vérifiant d'être bien seule et monta l'escalier cylindrique d'un pas rapide. Une légère brise soufflait en haut, aucune trace de Nolan pour le moment. De ce fait, elle s'assit au bord, se tenant à une barrière pour prendre son mal en patience. Son portable vibra à nouveau, affichant cette fois ci le nom de son cher et tendre 'tu rentres quand ?'. Elle eut un long moment d'hésitation avant de répondre 'je vais boire un verre avec une collègue'.. mensonge qui serait vite remit en question étant donné que la voiture se trouvait garer devant chez eux. Elle grimaça à cette pensée, peu importait. Elle trouverait encore un autre mensonge plus tard et comme d'habitude il n'y verrait que du feu. A croire qu'il était débile ? Non pas qu'elle souhaite qu'il apprenne ses folies un jour mais ça semblait tout de même gros comme une maison. Depuis trois ans, elle s'était comme habituée à sa double vie. La gentille fille rangée le jour, qui faisait le ménage, la lessive, le repas et la sauvage la nuit, avec un autre homme. Ça sonnait comme un scénario de film.. sauf que, techniquement, à la fin, l'un des deux hommes seraient en trop. Hum, elle n'était pas encore prête à penser à ça.

Patientant en haut du phare, Sierra triturait son portable machinalement, s'attendant peut être à un nouvel appel, un message, de son petit ami. Mais il n'en fut rien. Quelques minutes passèrent avant qu'elle ne le balance dans son sac qu'elle repoussa un peu plus loin. Douée comme elle était, elle l'aurait encore fait tomber de là haut tiens. Et partir à la recherche de ses affaires dans l'eau du port, aucune chance. D'ailleurs, même si la vue était plutôt sympathique, elle ne regardait quasi jamais en bas tant elle détestait ça. Elle s'amusait désormais à claquer ses ongles sur les barreaux des rambardes, c'est ce pourquoi elle n'entendit pas Nolan arriver avant qu'il ne l'attrape par la taille. Sierra eut un mouvement de surprise tant elle ne s'attendait pas à une pareil entrée et posa sa main sur son coeur qui venait de s'emballer avant de sourire grandement à sa réflexion. « Mon dieu oui, soyons fou. » répliqua-t-elle alors avant de reprendre. « Sauf que dans mon film il me balance par dessus bord.. » Elle n'aimait pas ce film, trop cucul après toutes ces années, elle avait du mal. « Mais je ne meurs pas, sinon y aura pas de Sierra et le phare 2 ! » Ça sonnait d'un ridicule ça la faisait rire toute seule. Elle se décala légèrement sur le côté afin de pouvoir faire pivoter le haut de son corps pour le regarder. La poissonnerie ? Le port ? Aider ? Une activité qu'elle avait du mal à envisager pour lui. Elle ne s'aventurait d'ailleurs jamais là-bas à cause des odeurs. Elle saisit son col pour l'attirer vers elle et se pencha dans son cou, comme si elle voulait sentir son parfum. « Je te rassure, tu pues toujours autant le poisson. Ça va te coller à la peau. » Ce qui était totalement faux mais elle appréciait de le charrier, lui ne se gênait jamais. « Je t'imagine bien vendre du poisson avec un petit accent.. Tu sais derrière ton stand, avec ta petite combinaison d'un vert méga moche, le couteau à la main prêt à décapiter un poisson pour une cliente.. du genre 'et avec votre thon ma petite dame ça sera quoi ? j'ai eu un arrivage de truite ce matin, qualité exceptionnelle.. et pour vous je l'a fait 10% moins chère, ma cliente préférée..' » lança-t-elle en imitant un type avec une grosse voix, se dandinant un peu sur place, se foutant à nouveau ouvertement de lui mais gentiment, toujours.

Elle se sentait toujours un peu mal d'être là. Elle appréciait énormément les moments passés avec lui, trop surement et ce depuis trois ans. On se demandait donc ce qu'elle attendait pour faire changer la situation. Trois ans de tromperie, son couple ne rimait surement à rien ? Elle le savait et ne s'en cachait pas, mais enfermée dans sa routine elle n'avait pas envie d'en sortir, par peur de l'inconnu surement. En finir avec son histoire signifiait devoir se débrouiller seule et avoir quitté New York pour rien.. difficile à concevoir pour elle. De ce fait, elle se murait dans son couple sans chercher autre chose bien qu'elle ne voyait aucune perspective d'avenir. Compliquée tout ça mais elle l'avait toujours été. Et désormais, pour le moment, elle se concentrait sur Nolan. Elle le voyait comme un fondant au chocolat, celui dont toutes les filles rêvent pendant des jours avant de se jeter dessus violemment sans résister. Il suffisait qu'il passe à portée de main et vlan, une bouchée. Même en plein régime. Nolan était le fondant au chocolat et elle la petite cuillère. C'était déjà plus jolie comme image que le poissonnier et la truite, hein. A nouveau elle se saisit de son col et entreprit cette fois-ci de l'embrasser sauvagement et sans retenue. Ça ne dura que quelques instants, comme d'habitude elle avait envie et pas envie à la fois, difficile donc de la suivre. Mais leur relation se finissait toujours de la même manière, qu'elle le veuille ou non, elle en avait parfaitement conscience. Juste que le choix de l'endroit était fort.. original. « Faudra juste que tu m'expliques pourquoi on est venue se les gêler dans un phare ? » Parce que la chambre d'hotel, c'était pas possible, peut être.

De sa phrase elle ne retint que le mot copain. Décidément, il était partout, à croire qu'il empiétait sur son espace personnel de tous les côtés. C'est pourquoi elle fit la mou, haussant les épaules. « Il en a pas, il est coincé. » rétorqua-t-elle machinalement, comme blasée de constater encore une fois qu'elle n'avait aucun points communs avec le -pseudo- homme qui partageait sa vie. Mais peu importe, elle passa outre cette pensée ennuyante et se concentra sur la suite : sa proposition de douche commune. Cette fois elle leva les yeux au ciel, amusée. « C'est négociable. » lança-t-elle sans trop s'avancer ni trop reculer. Mais Nolan savait parfaitement que les réponses qu'elle lui donnait, n'étaient pas à prendre en considération. Tout simplement parce qu'elles n'étaient jamais en accord avec ses actes. Sierra devait juste dire ça pour se sentir mieux psychologiquement. « Je me ferai une joie de mettre une combinaison et de venir te frotter le dos. » précisa-t-elle ensuite, faisant la maligne. Lui était parti dans un fou rire interminable suite à sa réflexion sur les poissons et Sierra l'observa longuement, tout aussi amusée que lui mais pas de la même chose. « C'est fou ce que tu es gentil quand même.. » Alors qu'il venait de lui pincer la joue comme une enfant, elle ne put s'empêcher de passer une main dessus pour se frotter, elle détestait déjà quand sa grand mère lui faisait mais ne releva pas. « Moi ? Poissonnière ? Surveille ton langage Hawke ! » s'offusqua-t-elle en s'imaginant dans ce rôle. « Mais je serais ravie de te vendre des moules.. je sais que tu adores ça ! » L’allusion très salace de cette réflexion était à prendre à considération. Et se sentant stupide elle pouffa de rire toute seule en baissant la tête, se demandant ce qui pouvait lui prendre de sortir de telles âneries.

Elle s'était souvent demandé ce qu'il pensait de leur relation. Si elle devait se cacher, lui non. Il n'avait personne dans sa vie, alors, peut être que de vivre ainsi ne lui plaisait pas forcément ? Bien qu'entre temps, trois ans s'était écoulé et Nolan n'avait manifesté aucun signe d'ennuis.. En fait elle n'en savait rien et n'osait pas vraiment poser la question, attendant peut être une prise d'initiative de sa part. Tant bien même si elle savait ce qu'il en pensait, Sierra ne saurait même pas comment réagir. Se taire semblait donc être la solution de facilité et ce, pour tout le monde. Il venait de déposer un baiser sur ses lèvres avant de lui expliquer le pourquoi du comment il avait choisi le phare. Sierra secoua la tête, le retour du cher et tendre sur le tapis. « Il ne travaille pas effectivement. » précisa-t-elle avant de changer aussitôt de sujet. « Ah non c'est charmant ici.. c'est froid.. dur.. glacé.. non vraiment j'adore. » Ou l'art de râler, certes. Mais pour être honnête, elle se fichait pas mal du cadre, elle avait juste était étonné par celui-ci, elle s'y ferait, comme à tout. Bien que le confort d'une chambre ne soit pas négligeable. Le phare avait au moins le chic d'être dépaysant, Aaron lui n'aurait jamais eu cette idée. D'ailleurs il devenait carrément difficile de se remémorer la dernière fois ou elle avait couché avec lui.. vraiment. « Forcément ça va t'obliger à me réchauffer. » Elle avait lâcha ça sans réfléchir, c'était spontané. Il n'y avait qu'avec lui qu'elle était ainsi et qu'elle ne se modérait jamais. Ce qui expliquait surement pourquoi elle était torturé à vouloir et ne pas vouloir. D'un côté elle était elle tout simplement et de l'autre, elle se devait de tenir son rôle de parfaite ménagère. Dur. C'est d'ailleurs pourquoi elle passa une main devant sa bouche. « J'ai rien dis. » Comme d'habitude. Mais comme les gestes et les paroles n'allaient pas ensemble elle passa ses mains autour de sa taille, plongeant sa tête dans son cou et restant ainsi pendant un moment. « Je te déteste petit con, tu le sais. » lança-t-elle sans une once de haine. Ce n'était pas vrai, elle le répétait souvent, tentait de s'en convaincre parfois, mais rien n'était véridique dans ses paroles.

Sa réflexion la fit sourire, effectivement, ils s'étaient bien foutu de sa gueule et sous son nez en plus. Le jour ou il apprendrait ça, la pauvre Sierra serait surement transformée en pâté pour chat et Nolan ne suivrait pas loin. Mais cette perspective de vengeance ne la dérangeait pas. « Moi aussi je me demande ce que je lui trouve. » répondit-elle avec sincérité. C'était un bon cuisinier, ça lui faisait une qualité et puis elle ne pouvait nié qu'elle l'avait aimé, réellement.. Quant à sa question du négociable dans quel sens, elle se contenta de sourire en haussant les épaules. Qu'il laisse marcher son imagination. Quant à savoir si elle s'était droguée.. excellente question. « Tu crois que je serais arrivée entière jusqu'en haut en ayant fumé peut être ? » Car maladroite comme elle pouvait être, elle serait déjà tombée en bas les quatre pattes en l'air. « Quoi que je marche plutôt droit même quand j'ai bu du whisky alors pourquoi pas.. » Information erronée. Bourrée elle ne ressemblait plus à rien, et ce qui se voulait droit était plutôt bien penchée oui. Il l'avait d'ailleurs vu plusieurs fois dans un sale état et en avait profité par ailleurs. « EH tu me cherches !? » Il se foutait exprès d'elle. « C'est mademoiselle d'abord, couillon ! » Le madame faisait mal, très mal. Et leurs allusions continuaient ce qui arracha un rire strident à Sierra. « Je suis gentille, je te l'offre. » poursuivie-t-elle encore un peu tandis qu'il remontait son visage en tenant son menton. « Un peu.. C'est toi tu me pervertie. » ou comment se décharger totalement et ne pas assumer ses paroles. « Si je suis la moule t'es la frite ? » demanda-t-elle en prenant un air innocent. Moule, frite, plus jamais elle ne mangerait ce plat sans arrière pensée salace.

Son coincé du cul ? Ça sonnait si bien qu'elle allait surement finir par adopter ce surnom un de ces jours. Et Nolan serait son 'dépravé du cul'.. Elle avait parfois l'impression d'être un mélange de Carrie Bradshaw dans Sex & the city et de Bree dans Desperate, deux mondes totalement différents. Une James Bond des relations sociales. « Ouais.. ben nan. » se contenta-t-elle de répondre. Même si son esprit était torturé entre le bien, le mal et ce dont elle avait envie, son corps ne répondait déjà plus de rien et ne bougerait pas d'un poil. Là, blottit contre lui, elle arrivait à tout oublier et profiter du moment sans penser aux conséquences. Un léger frisson la traversa lorsqu'il lui murmura à l'oreille tandis qu'il se détachait doucement d'elle. Le regardant, elle comprit de suite la tournure des évènements désormais mais ne bougea pas, se laissant faire : il l'embrassa fougueusement en la repoussant contre un mur. Elle aimait cette fougue, sentir ses lèvres sur elle, son corps contre le sien. Elle se laissa faire puis le repoussa doucement, agrippant son polo. L'espace d'un instant elle resta ainsi en suspend en le regardant dans les yeux, l'éternelle question qui trottait dans sa tête. Toujours la même histoire, à le couper en plein élan. Puis elle baissa la tête avant de saisir sa main pour pénétrer à l'intérieur du phare. « Pas moyen que je me gèle les fesses dehors. » rétorqua-t-elle alors, tandis que le peu de clarté présent laissait à peine entrevoir leur deux silhouettes. Encore une fois il lui fallut quelques secondes avant de réagir et encore une fois, elle se jeta littéralement sur lui. Mais réellement, de tout son poids (plume). Ses jambes étaient désormais enroulées autour de sa taille, tout comme ses bras autour de son cou. Et encore une fois, elle scella ses lèvres avec les siennes.

Tant bien même elle quitte un jour Aaron, Sierra ne se voyait pas 're'former un couple de suite, même avec Nolan. Si elle quittait une routine ce n'était pas pour se lancer dans une autre. Quelque chose ne collait pas avec lui et elle ne pouvait pas se permettre de faire plusieurs fois les mêmes erreurs. D'ailleurs elle voyait mal son amant former un couple avec elle, son attitude disait tout le contraire. Ils cherchaient simplement l'excitation d'un instant passé ensemble, pas plus. En fait à bien y réfléchir, ils formaient juste un couple moderne, ne prenaient que le meilleur et laissaient le reste loin d'eux. Ils pouvaient discuter et rires ensemble, s'envoyaient en l'air un peu n'importe ou, boire un coup.. mais les problèmes d'un quotidien à deux ne les touchaient pas. En gros, si elle quittait Aaron.. ils seraient toujours sur cette même route agréable ? Probable. D'ailleurs, il se foutait encore d'elle ce qui avait le don de l'amuser. Il est vrai que bourrée elle était bizarre, toute l'île le savait. La petite new yorkaise ne tenait pas bien l'alcool malgré toutes les soirées arrosées qu'elle avait côtoyée. « Je marche pas droit mais tu me sers de poteau pour me rattraper, c'est pas négligeable. Tu es le pilier de ma vie de jeune fille bourrée. » lâcha-t-elle en souriant, se remémorant alors le premier verre qu'elle avait bu en sa compagnie. A sa oui, pour un pilier il en était un.. dans sa voiture. Mais elle fit la moue à sa réflexion sur la poissonnière mariée. « C'est quoi ce cliché à la con ? » commença-t-elle alors. « Fermez votre clapet monsieur Hawkes. » poursuivie-t-elle en levant la tête, prenant une pseudo mine boudeuse. Mine qu'elle ne tint pas longtemps à cause de la réflexion sur les moules, qui lui arracha un énième rire. « T'es con. » répliqua-t-elle sans le penser, juste une façon de parler. Moule, moule/frite, leur imagination était débordante mais au moins ils s'amusaient. Mais il lui tapota la tête comme un chien, une fois, deux fois et elle attrapa sa main qu'elle rejeta vivement. « Tu veux pas que j'aille chercher un bâton non plus ? » Peut être que si.

Elle savait ce qu'elle voulait mais n'assumait pas. Aussi après un moment d'hésitation elle s'était jetée sur lui sans retenue, ce qui forcément devait lui plaire. Perchée dans ses bras elle l'embrassait quand elle le sentit partir. Regardant autour d'elle, elle constata qu'il descendait les marches et peu rassurée par cette idée, elle s'agrippa un peu plus à lui de peur de tomber. Ils arrivèrent devant une porte qu'il ouvrit d'un simple coup de pied ce qui la fit sourire tant la scène semblait tirée d'un film. Elle comprenait mieux pourquoi il avait choisi le phare : la chambre du gardien, elle n'y avait pas pensé. Un lit de fortune se trouvait un peu plus loin. Là, il la déposa doucement avant de la rejoindre. « Hum.. » commença-t-elle pour répondre à sa question en regardant autour d'elle, tandis qu'il déposa un baiser sur ses lèvres avant de plonger dans son cou. « Satisfaite ou remboursée, j'te dirais plus tard.. » continua-t-elle en déposant ses mains dans son dos pour commencer à remonter son polo et le reste de son attirail. Mais elle s'arrêta en plein milieux encore torturée par son esprit. Le con. D'ailleurs elle repoussa subitement Nolan sur le côté et se releva d'un bond en s'éloignant. « Je te fais le coup à chaque fois je sais ! Mais.. tu te rends compte ? Un phare, le lit de quelqu'un d'autre.. oh non ça, c'est très très vilain ! » siffla-t-elle en marchant de droite à gauche, tout en l'observant toujours sur ce lit. Rien que son regard lui donnait des envies.. « Me regardes pas comme ça ! » Comme si tout était de sa faute. C'était plutôt ses hormones qui ne savaient pas se contrôler. « T'es toujours là avec ton petit air satisfait et ton petit sourire qui veut absolument tout dire. » C'est là qu'elle s'arrêta devant la porte pour la fermer. Puis elle commença à déboutonner son pantalon toute seule, qu'elle déposa par terre dans un coin et s'attaqua ensuite à son haut qu'elle retira pour le mettre au même endroit. En sous vêtement, elle posa ses mains sur ses hanches, regardant Nolan dans les yeux. « Tu me saoules. » Sierra finit par revenir, se jetant presque sur lui, à califourchon, prenant son visage dans ses mains pour l'embrasser langoureusement. Pas sûr que son manège soit terminé, mais durant la prochaine minute elle serait open. Il était désormais temps de s'attaque à ses vêtements à lui.

Elle avait parfois l'impression de le connaître depuis des années, comme un vieil ami d'enfance. C'est ce qu'elle ressentait et de cette manière qu'elle le voyait aussi, comme si leur relation n'était qu'une bouffée d'air frais. Pas de disputes, de grandes discussions à la con pour refaire le monde, non, juste des rires, des conneries. Ça paraissait peut être superficielle pour ceux qui ne les connaissaient et ça l'était surement un peu vu le peu d'informations partagées.
Peut être que durant l'un de leurs moments de beuveries, ils avaient discutés de leur vie et ne s'en souvenaient pas. Ce serait ballot tiens. Il cranait quant à son tire et le pouvait bien. Car Sierra buvait rarement et ses plus hautes doses avaient été en sa compagnie. En revanche elle grimaça lorsqu'il lui fit sa réflexion. Hawke, Hawkes.. sa langue avait fourchée tout simplement. « Roh ça va Nono, calme toi ! » siffla-t-elle en haussant les épaules. Nono.. ça sonnait bien pour un enfant de quatre ans. Mais vu qu'ils étaient si proches, autant se trouver des petits surnoms affectifs. « Et en plus je mords ! » précisa-t-elle en secouant la tête, prenant un air faussement dangereux. « Et pas dans le sens que tu crois hein ! » dans celui salace.

« Tu viens presque de me retirer toute envie de reproduction spontanée avec un mâle dominant. » lança-t-elle en pensant à lui, à Aaron et à elle, le tout en même temps. « Et oui je viens de te qualifier de mâle dominant. » s'il n'avait pas compris, c'était un superbe compliment, surtout venant de sa part. Tandis que son petit ami était un flan à l'abricot déposé en vitrine. Voilà. Elle avait le droit à un flan aromatisé toute la journée et le soir, à un mâle dominant. Sa vie était complète. Enfin presque. Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure qu'elle tenait à son tendre amour comme à une boite de cassoulet périmée (jetez là avant qu'elle ne vous achève!). Mais s'en était presque troublant de constater que Nolan remettait le sujet sur le tapis à chaque fois, comme s'il ressentait 1) le besoin d'en rajouter une couche, 2) qu'il le détestait. Ce qui signifiait donc qu'il était plus attaché à elle qu'à un plan cul ordinaire. Un plan cul prioritaire alors ? « T'as l'air de l'adorer Aaron.. » juste une réflexion pour voir sa façon de réagir.

Sa minute 'je remets tout en question tu patientes' était d'une stupidité maladive. Ça la rassurait dans un sens de constater qu'elle avait encore à coeur de se soucier du mal qu'elle pourrait faire.. oui, trois ans après et une centaine de moment reproduction plus tard. C'était ridicule. Ça démarche ne changerait jamais rien. Elle passa outre sa première remarque en haussant les épaules. Qu'il la regarde donc. « Oui t'as raison je vais faire ça résister un peu plus ! » lâcha-t-elle en plaisantant, bien consciente qu'elle n'y arriverait jamais. Quoi que.. Alors qu'il lui faisait une remarque sur le fait qu'elle lui avait retirée tout plaisir. Certes.. ça leur faisait juste une raison de recommencer plus tard. Une bonne cette fois. Mais elle ne précisa pas, s'étant déjà jetée sur lui. Il venait de retirer son polo et elle avait patienté toute frétillante à la vue de son torse enfin dévoilé. C'est là qu'il la fit basculer à nouveau, son surnom de mâle dominant lui allait, du coup, comme un gant. Elle se laissa faire : Nolan déposa plusieurs baisers de ses lèvres jusqu'à son nombril, associé à sa main parcourant son corps, de nombreux frissons la traversèrent. Trois ans et elle ne se lassait jamais de sentir ces mains sur elle. Sierra se redressa légèrement, obligeant donc Nolan à le faire avec elle et tandis que ses mains cherchaient à déboutonner son pantalon, son visage était à 3 centimètres du sien, le regardant dans les yeux puis observant ses lèvres par tentation. « Si je nous évite ma 3ème remise en question habituelle je reçois quoi en échange ? » C'était tout vu, elle n'ouvrirait pas la bouche une 3ème fois, n'en ayant pas envie pour le coup, elle se rattraperait la prochaine fois. Voilà, elle avait réussi à déboutonner son pantalon et lui laissait le soin de le retirer lui même - à moins de vouloir faire des acrobaties. Tandis qu'elle posa ses mains sur son cou, elle les laissa glisser jusqu'à son ventre, en passant par ses épaules et son torse, tout en déposant une multitude de baisers sur ses lèvres, les yeux toujours grands ouverts pour l'observer, bien qu'elle le connaisse par coeur.

« Ca te correspond un petit peu alors si ça fait con. » plaisanta-t-elle, sachant parfaitement que Nono c'était débile comme surnom. Nono faisait aussi penser à Nono le petit robot.. ce qui n'avait rien de charmant, certes. Quant à Sissi, c'était encore pire. Surtout que la pauvre s'était faite assassinée. Mais du coup à eux deux, tout allait bien : un robot et une princesse, ça aurait pu faire une très belle histoire Disney. « Je pensais avoir droit à Sierra Leone tu vois. » précisa-t-elle ensuite, tant elle avait l'habitude de ce surnom, avant de se rendre compte qu'elle lui avait encore tendu une autre perche. Ce à quoi elle se passa une main sur le visage. « Mon dieu t'es bête ! » lâcha-t-elle en se repassant sa phrase sur les sandwichs dans sa tête, un grand sourire moqueur collé au visage. Nolan était en forme aujourd'hui, il n'en ratait pas une. Il esquissa même un pas en arrière, prétextant qu'il n'en était pas un. « Dommage. » Un sourire provoquant venait de se nicher au coin de ses lèvres.

Aaron revenait sur le tapis, encore. A force elle allait aussi commencer à le fuir lui si même en sa compagnie elle ne pouvait pas l'oublier cinq minutes. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle croisa les bras, regardant Nolan dans les yeux. Elle ne s'énerva pas, du tout, pas avec lui et rarement de manière générale. « Je vais t'expliquer. » commença-t-elle en mettant ses mains devant elle. Elle mit alors l'une d'elle de façon verticale, comme pour délimiter deux zones. Elle pointa d'abord celle à gauche. « Ça c'est Aaron, il est tout seul, tout dominé, d'accord ? » Puis elle pointa l'autre côté, le droit. « Et ça c'est toi, t'es tout dominant, okay ? » Elle aurait dû être maitresse d'école tiens. « Et moi je papillonne du dominé au dominant. Ca fait de moi une sous dominante, tu comprends ? » Sierra venait de se perdre toute seule dans ses explications au point qu'elle marque une longue pause, fronçant les sourcils comme pour chercher à se souvenir de ce qu'elle voulait raconter. « Toute façon je crois qu'à partir du moment ou tu couches avec la copine d'un collègue, t'es forcément très dominant, non ? » Question existentielle. « Tu crois que ça signifie que quand je suis dans son espace je suis la dominante ? Et que comme ça me plait pas, je vais dans le tiens pour être la dominée ? Ça fait de moi une perverse sexuelle ? » Ouh là, elle était allé loin. D'ailleurs, elle sourit timidement, lui laissant comprendre qu'elle aurait mieux fait de la fermer.

Sa réponse ne la convint pas. Elle espérait autre chose, quoi elle ne savait pas forcément. Elle fit donc la moue. « Heureusement que t'es pas commercial. » précisa-t-elle alors, avant de reprendre. « Mais t'as un beau cul, ça rattrape tout. » et elle lui fit un léger clin d'oeil tout en l'observant retirer son vêtement. Elle retomba en arrière, allongée, lui au dessus d'elle, sans bouger l'espace d'un instant. Ils ne faisaient rien comme des amants normaux, c'est la première idée qui lui vint à l'esprit. Un petit coup et puis s'en vont, non, jamais. Ils parlaient, se regardaient, se cherchaient, comme un premier plan drague qui recommençait à chaque fois, inlassablement. Et ça lui plaisait. Elle sourit donc en passant une main sur sa joue, tandis qu'il replaçait une mèche de ses cheveux. Il fondit sur elle, capturant ses lèvres et elle ne se fit pas prier pour prolonger ce moment, en profitant encore et toujours pour caresser chaque parcelle de peau nue de son amant. Il glissa ses mains dans son dos, ce qui l'obligea à se relever légèrement et lui offrit encore l'un de ses sourires, ce qui l'obligea à répondre de la même manière. C'est surement qui avait été le déclencheur de leur histoire, tant elle avait juste envie de l'embrasser dès qu'il le faisait. C'est d'ailleurs ce qu'elle fit, retenant son corps grâce à son avant bras et passant une main dans son cou. Elle déposa une multitude de baisers sur ce sourire qu'elle aimait tant, souriant elle même en les déposant. Tandis qu'elle lâcha son cou pour laisser balader sa main jusqu'à son postérieur - sa partie préférée chez lui. Elle se mordit la lèvre inférieur et ne put s'empêcher de pouffer de rire alors qu'elle décala ses jambes pour les passer autour de sa taille, l'emprisonnant encore une fois.

Finir par dessus le phare, un scénario digne d'un film hollywoodien. Elle savait qu'il plaisantait mais ce n'était pas demain la veille qu'elle se retrouverait à nouveau ici, ça non. Mais peu importait, il représentait un sandwich pour elle à sa façon, en quelque sorte.. en moins calorique.. moins.. en moins, quoi. « Oui capitaine. » répondit-elle alors en prenant un air d'officier militaire, comme pour lui faire comprendre qu'elle ne le croquerait pas, enfin pas dans ses circonstances du coup.

Sa question la laissa un peu perplexe. Elle ne savait pas vraiment si elle devait répondre en toute franchise ou enrobait la vérité.. en fait, elle ne savait pas quoi dire tout court, ne sachant même pas ce que représentait Aaron ou Nolan pour elle. Car la manière dont chacun était défini - à savoir petit ami et amant - ne correspondait pas du tout. Pourtant, elle continuait dans cette voie et persistait à se voiler la face, à faire l'autruche. « Ben.. c'est plus.. amusant avec le dominant. » Pour ne pas dire avec lui. « Et c'est la stabilité avec le dominé. » Pour ne pas dire Aaron. Harper's était son île, celle ou il était né, si elle rompait avec lui, nul doute qu'elle devrait s'en aller et retourner à New York, or elle se sentait tout bonnement incapable d'encaisser d'avoir fait une telle erreur avec lui. Leur relation était allé très vite, trop surement, mais dans le feu de l'action elle avait fait n'importe quoi et devait aujourd'hui, vivre avec ses erreurs ou les balayer d'un revers de la main en assumant ses conséquences. De ce fait, elle préférait de loin la place de Nolan qui n'avait pas ce problème lui. « Y a pas vraiment d'avantages dans tout ça.. » lança-t-elle enfin en haussant les épaules. Même si les bons cotés ressortaient à l'instant présent, une fois seule avec son cher, les mauvais arrivaient rapidement. « Sauf de se faire plaisir.. » Une situation complexe, elle ne savait plus sur quel pied dansait, plus le temps passait. « Mais je sais parfaitement que tout cloche là dedans. » répondit-elle enfin, pour lui faire comprendre que sa relation avec lui était juste le résultat de problème dans l'autre. Sa remarque suivante la fit sourire, tant il avait raison. « Tu le vois en dominant franchement ? » Autant dire que non, Aaron était trop gentil, trop tout mignon, incapable de penser à mal des autres, une sorte de Bridget Jones au masculin, tout mou. Mais il vint poser un doigt sur sa bouche, signe qu'elle devait désormais la fermer. Sierra hocha la tête, satisfaite de ce qu'il venait de lui dire, à savoir qu'il l'aimait bien comme ça.

Elle ne réagit pas à sa remarque. Elle aurait pu encore une fois ouvrir sa bouche et en rajouter une couche mais elle ne fit rien, préférant se taire, chose que les femmes ne faisaient jamais assez apparemment. Il était temps de profiter de son moment détente. Ce qui apparemment ne convenait plus à Nolan qui la repoussa légèrement, prétextant avoir quelque chose à lui dire. Sur le coup, ne sachant pas qu'est-ce qui pouvait provoquer cette réaction, Sierra esquissa un léger sourire du genre 'non tu me charries pas maintenant' mais sa phrase suivante eut juste pour effet de lui faire froncer les sourcils, tandis qu'elle détourna son regard de lui. Quelqu'un ? Il avait rencontré quelqu'un ? Son moment détente se transformait en moment révélation qui ne lui plaisait pas. « Ah.. » s'enquit-elle alors, pour le faire patienter, le temps de reprendre ses esprits. Finalement elle s'éloigna de lui, relâcha son étreinte et prit même la précaution de mettre le coussin sur son torse, se sentant un peu.. vulnérable du coup. « Ben.. c'est cool ! » commença-t-elle en lâchant un grand sourire - et toute personne qui la connaissait, savait qu'il s'agissait d'un sourire bien hypocrite. C'est pourquoi elle l'effaça bien rapidement, s'éloignant encore un peu. « Tu vas me dire que c'est la dernière fois qu'on se voit c'est ça ? » continua-t-elle sans trop s'avancer, ne sachant même pas comment réagir. Intérieurement, ça la faisait bien chier de le partager - elle n'avait jamais été bien généreuse, que ce soit en fringues ou en hommes - et pire encore de savoir qu'il y en avait une autre. Comme si trois ans de relation clandestine venait de voler en éclat. Non, vraiment, ça ne lui plaisait pas. « C'est qui ? » La question qui tue.